Edito : l’écologie est notre affaire
L’écologie est sur toutes les lèvres depuis plusieurs années, et c’est même l’un des domaines les plus « politiques » au sens noble du terme – car elle concerne au premier chef l’aménagement de cette demeure des hommes, de cette Cité qui nous rassemble. Les adhérents de Servir l’ont d’ailleurs massivement plébiscitée, lors de leur adhésion, comme un thème prioritaire parmi ceux que nous recensions.
« La protection de l’environnement se réduit bien souvent à n’être qu’un effet de mode »
Malgré tout, la démission de Nicolas Hulot ou encore la future nomination d’Emmanuel Macron comme « champion de la Terre » à l’occasion du prochain One Planet Summit démontre que la protection de l’environnement se réduit bien souvent à n’être qu’un effet de mode : agitation diplomatique autour de la COP21, dont les engagements ne sont jamais respectés – sauf par l’Europe, déjà très peu polluante, et au prix de sa compétitivité économique ; annonces évanescentes d’objectifs fixés dans la loi, déconnectés de tout réalisme ; et surtout, matraquage d’éléments de langage n’exprimant aucune vision politique, comme si le souci de notre nature ne relevait que du seul royaume de l’innovation et de la technique.
Qu’elle soit perçue comme un simple grain de sable dans la machine marchande dont il faut s’accommoder sans changer nos comportements, ou comme la nouvelle divinité culpabilisatrice prônant l’effacement de l’homme, l’écologie est la proie de toutes les idéologies.
Celles-ci ont en commun de postuler l’indépassable irresponsabilité des hommes, tour à tour considérés comme des adolescents jouisseurs ou des enfants dangereux. Elles reposent sur l’idée qu’il reviendrait à un système anonyme de pallier ses démissions – soit en lui permettant de continuer à consommer en toute inconscience, soit en l’éradiquant.
« L’écologie repose sur un principe de connaissance, de fréquentation et d’attachement à ce qui nous entoure immédiatement. »
Pour cette rentrée, Servir propose de décliner sa propre appréciation des choses : l’écologie repose sur un principe de connaissance, de fréquentation et d’attachement à ce qui nous entoure immédiatement. Seul cet enracinement permet le développement de « l’éthique de la responsabilité » dont parlait Hans Jonas. Avant les lois, avant les innovations, avant la technique, bref avant les polémiques sur le règne des moyens, il importe d’abord de s’interroger sur la finalité de notre action politique – et, ce faisant, de ramener l’écologie à hauteur d’hommes.
PFS
Dans le courant du prochain mois, nous publierons quatre séries de notes tentant de dessiner notre vision politique de l’écologie, émanant de nos adhérents, simples citoyens, professionnels des secteurs d’activité concernés ou bénévoles engagés dans des actions au service de l’environnement.
La première série introduit notre approche générale de l’écologie – ce que l’on pourrait appeler notre « vision » du sujet. Les textes sont à retrouver ici :
Edito : l’écologie est notre affaire.
L’écologie est la première des politiques.
La deuxième série s’attachera au thème de l’agriculture et de l’agroalimentaire : elle prônera de retrouver une agriculture qui soit « à hauteur d’hommes ». Les textes sont à retrouver ici:
Pour une agriculture à hauteur d’homme
Chronique de nos campagnes
La troisième série touchera à l’énergie, à ses enjeux et aux futurs développements des défis qui s’y rapportent. Les textes sont à retrouver ici:
Energie: panorama des enjeux écologiques
Energie solaire : se réapproprier l’écologie
Enfin, la dernière série aura trait à l’économie circulaire et à nos comportements en termes de consommation.
Nous espérons qu’en balayant ainsi largement ce sujet essentiel, nous puissions susciter autour de vous réflexions et… actions !