Réflexions sur les 5 thèmes identifiés: transmission, solidarités locales, écologie, liberté, souveraineté.

Numérique et civilisation : quelles perspectives ?

La quatrième révolution industrielle est à l’œuvre. Elle dépasse toutes les autres. Plus que la machine à vapeur au XVIIIe siècle (mécanisation), le pétrole et l’électricité au XIXe (production de masse) ou l’électronique au XXe siècle (automatisation), le numérique bouleverse non seulement notre mode de vie, nos manières de travailler et de consommer, mais remet en cause pour la première fois la primauté de la personne humaine. L’interaction simultanée d’innombrables innovations technologiques dans les sphères physique, numérique et biologique, comporte des bouleversements qui questionnent notre humanité même. Au cœur de cette quatrième révolution industrielle, la convergence de l’intelligence artificielle et du « Big Data » qui promet une robotisation à grande échelle. Quelle place pour l’Homme demain dans cette nouvelle civilisation des machines ?

Des savants fous au service d’un capitalisme prométhéen travaillent déjà à l’intolérable : le dépassement de l’intelligence humaine par l’intelligence artificielle, la fusion de l’homme et de la machine. C’est le dessein du transhumanisme (un autre nom de l’eugénisme) et la théorie de la singularité, sorte de point de non-retour au-delà duquel l’intelligence artificielle s’auto-améliorerait et serait l’unique source de progrès.   

Fort heureusement, cela relève encore de la science-fiction. Le futur n’est pas encore joué. Il nous appartient de l’écrire. Pour autant, l’Homme est réellement en train d’inventer des créatures qui pourraient potentiellement s’affranchir de leurs créateurs. La robotique et l’Internet des objets permettront demain à des machines d’effectuer des tâches toujours plus sophistiquées et conséquentes. Pour la première fois dans l’Histoire de l’humanité, les Hommes et les machines vont entrer dans une forme de concurrence. Cela pose d’immenses questions philosophiques et éthiques, en particulier dans le domaine de la santé, mais aussi plus prosaïquement en termes d’emploi. Les ouvriers ont-ils un avenir à l’ère de l’industrie 4.0 ? Elon Musk, lui-même, considère que l’intelligence artificielle constitue un risque existentiel pour la civilisation humaine.

Internet est aujourd’hui aux mains de grandes entreprises privées transnationales comme les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), stockant et exploitant massivement nos données personnelles. Ces grands groupes emploieront demain des millions de robots et seront en mesure de défier les États. Cela pose gravement la question de la souveraineté des États dans le cyberespace, espace fluide par nature et d’ores et déjà cinquième milieu des opérations militaires.

Alors dans quelle société voulons-nous vivre ? C’est le devoir et l’honneur du politique que de protéger la société des risques potentiels amenés par l’innovation, en particulier quand elle comporte une puissance invasive comme celle des GAFAM. Les dérives de l’intelligence artificielle sont probables et appellent une régulation rapide et efficace des États. L’époque commande aussi de revenir à une forme de sagesse universelle, au principe conservateur de prudence.

Au-delà de la maîtrise des risques, la civilisation 4.0 sera ce que nous en ferons. Le numérique fourmille d’opportunités à saisir afin de rendre l’avenir plus vivable pour nos enfants. Ce serait une grave erreur de réduire la « révolution numérique » à une simple addition d’innovations technologiques foisonnantes ou à la seule adaptation des business models à ces innovations. Il s’agit plus largement d’une révolution « politique », au sens premier du terme dans la pensée grecque. Car par une ironie rusée de l’Histoire, des alternatives surgissent des flots de la mondialisation capitaliste triomphante. L’économie coopérative et collaborative marque la revanche du commun féodal disparu avec la révolution agricole. La montée historique du salariat est interrompue par la réémergence du travail indépendant et de l’artisanat, éliminés par la production de masse de la seconde révolution industrielle.

Le numérique rendra possible demain la généralisation du télétravail et par-là même une plus grande porosité entre vie professionnelle et vie privée. Si les précédentes révolutions industrielles avaient induit une séparation stricte entre vie personnelle et monde du travail, la révolution numérique, quant à elle, en abat les frontières chaque jour davantage. D’une certaine manière, il s’agit d’un retour à une organisation sociale proche de la société paysanne préindustrielle, laquelle reposait précisément sur l’impossible dissociation entre lieu de vie et lieu de travail, et donc sur l’imbrication de facto de la vie familiale et de la vie professionnelle.

On le comprend bien, avec le numérique, deux chemins sont empruntables. Et le pire n’est jamais certain. Du numérique peut naître une société des enracinements, des réseaux de proximité et de réciprocité, en « source ouverte ». Un localisme politique et économique prônant un nouvel équilibre entre les métropoles et la ruralité, afin de remettre le local au centre et le global à la périphérie. Une nouvelle organisation sociale taillée pour résister aux forces centrifuges de la mondialisation, les poussées de l’individualisme et du consumérisme. Le numérique rend paradoxalement possible la mise en réseau d’individus atomisés désirant revenir aux solidarités sociales traditionnelles, appartenir à une communauté locale et cultiver une « écologie intégrale ».

L’ère du numérique peut apporter des réponses décisives aux enjeux environnementaux, l’épuisement des ressources naturelles, la surconsommation, etc. ; car elle peut faire de nous les « autoproducteurs » d’un tout nouveau système de production. Plus sobre, plus économe et même plus efficace que la production de masse. L’impression 3D est plus économe en matières premières, utilisant des technologies par dépôt de couches successives, évitant les gaspillages et les chutes, contrairement à la production industrielle classique fondée sur une logique de découpe. Le passage du prototype à la production en série et à sa commercialisation pourra demain s’effectuer par des circuits de plus en plus courts. Une réindustrialisation verte relève du champ des possibles.

Le XXIe siècle sera technologique. Nous n’assistons pas à une énième révolution industrielle. Cette révolution est d’une autre nature et porte un changement de paradigme politique, économique, social et pourrait-on dire « civilisationnel ». Oui, avec l’Homme augmenté, l’Homme concurrencé, l’Homme inutile, la civilisation est en jeu. Il nous appartient de construire un monde de cohabitation pacifique entre l’Homme et la machine. L’enjeu est de reconstruire une économie du partage, dans le respect de la nature et du bien commun, en s’appuyant sur la puissance de calcul des robots, au service de l’humanité.

 

Edouard Josse

Veritas ?

« La vérité de demain se nourrit de l’erreur d’hier. » (Pilote de Guerre, Antoine de Saint-Exupéry). J’aimerais faire miens ces mots de Saint-Exupéry tant ils aident par tout temps à renouer avec l’espoir.

Mon arrivée à Boston en 2015 a marqué le coup d’envoi de mes études aux Etats-Unis. Trois en plus tard, finissant mon master d’Architecture à Harvard, je suis aux premières loges d’un formidable paradoxe : le système académique américain dont les meilleures universités occupent les premières places dans les classements mondiaux est en train d’imploser. A l’ origine du phénomène : la question de la transmission. Sa cause : la déconstruction française. Double ironie que d’être étudiant français aujourd’hui en Amérique, sachant trop bien les causes du mal, et ses dégâts programmés.

Un exemple vécu parmi d’autres : j’ai suivi, en mai 2016 à Harvard, un cours de théorie de l’architecture. Ce cours magistral, véritable pivot de notre curriculum, était supposé éclairer les jeunes architectes quant aux fondements de leur profession. Traditionnellement les étudiants étaient invités à comprendre comment l’architecture, de Vitruve au Corbusier, pouvait être l’objet de théories diverses, toutes constitutives de sa discipline (sociologie, anthropologie, philosophie, histoire des sciences etc.). Je m’attendais donc que l’on y suscite ma réflexion et mon discernement sur ce mode libre, ouvert et apolitique que j’attendais avec enthousiasme. Quelle ne fut pas ma surprise quand je découvris lors de mon premier cours, qu’en lieu et place des auteurs attendus, Debord, Derrida, Deleuze, Barthes et Bourdieu occupaient sans partage le podium. Ce Panthéon de nos déconstructeurs nous annonçait en fait, l’inévitable déconstruction à venir de l’Architecture, et ce étalé sur 14 cours.

En évitant, le corpus classique des grands textes édifiant de l’Architecture, nos professeurs y avaient substitué une dissection clinique de notre discipline. Désormais reléguée au banc des accusés, « l’architecture comme outil de soumission », « l’architecture, vecteur d’oppression », etc.  disparaissait comme métier, celui que nous venions apprendre, pour être reclassée en activité délinquante. De même que Bourdieu déconstruisait le langage, qu’il dénonçait comme un outil de domination, le cours s’escrimait à déceler la part d’ombre de notre discipline pour mettre à jour sa supposée violence ! La lecture d’un bâtiment, de ses plans, ses coupes et ses perspectives, hier sujet d’admiration devenait l’objet d’analyses méfiantes afin de débusquer l’abus de pouvoir de l’architecte ou de son client, tous deux forcément coupables. Comble d’une discipline ou l’artisan condamne sa création, et l’enseignant renie l’objet même de son magister.

L’architecture n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de l’évolution du milieu académique américain. Ce témoignage est à la fois inquiétant et pathétique mais permet de ne pas sous-estimer l’effet rémanent de la déconstruction française. Mais ce phénomène nous rappelle avant tout, pour le meilleur et pour le pire, le pouvoir des idées, et incidemment de l’importance de la pensée française dans le monde. Au constat désolant, suit l’espoir : et si à l’onde de choc des déconstructeurs, suivait celle de la « reconstruction » ? Et si les idées portées ici, en France, par ceux qui veulent rebâtir un monde de sens, et un projet franchement humaniste, pouvait irradier à contre-courant nos voisins anglo-saxons ?

C’est ici l’occasion de réaliser l’importance de Servir, de son message et de sa portée. Si le livre de François-Xavier Bellamy Les déshérités ou l’urgence de transmettre a été un sursaut pour notre génération, le mouvement qu’il suscite a le potentiel de dépasser nos frontières.  En posant les fondements d’une reconstruction saine et tant attendue, nous avons la possibilité d’entraîner dernière nous la cohorte des déshérités et des déçus de la déconstruction. Si le slogan d’Harvard demeure « Veritas », il n’y aura de quête de vérité sans une pensée renouvelée.  Puissent les mots de Saint-Exupéry nous aider à renouer avec l’espoir, 40 ans après que nos penseurs de Saint-Germain aient entre eux décidé d’interrompre la transmission d’un patrimoine culturel et intellectuel. 

 

Stanislas Chaillou

L’Afrique en crise va-t-elle se retrouver dans nos banlieues ?

Les vagues migratoires massives auxquelles l’Europe est confrontée sont appelées à durer des décennies. Des millions de personnes – très majoritairement des hommes, d’après les données disponibles – se lancent chaque année vers la promesse d’un avenir meilleur en Europe. Or, et face à un enjeu qui semble appelé à durer, les partis politiques français de gauche comme de droite butent sur la question du long-terme. Les uns semblent en effet tentés de répondre à ces vagues migratoires par l’ouverture et la compassion : sur longue période, une telle approche est cependant susceptible de bouleverser les équilibres démographiques, culturels et sécuritaires de nos sociétés. Les autres, à l’inverse, appellent à une plus grande maîtrise des flux migratoires et à la remise en cause des dispositifs permettant ou encourageant ces flux : une telle approche, quoique plus responsable, bute sur les variables de long-terme qui contribuent à cette ruée vers l’Europe.

 

L’excellent ouvrage Africanistan de Serge Michailoff, paru en 2015, invite à la considération de ces variables de long-terme. En dépit de son sous-titre un brin provocateur (« L’Afrique en crise va-t-elle se retrouver dans nos banlieues ? »), l’auteur n’a rien d’un Cassandre : diplômé d’HEC et du MIT, ayant derrière lui une longue expérience qui l’a conduit à occuper des fonctions de direction à la Banque Mondiale et à l’Agence française de développement (AFD), Serge Michailof est un interlocuteur régulier des cabinets ministériels, du Quai d’Orsay, et des principales administrations françaises. Le regard proposé par l’ouvrage est donc doublement instructif, à la fois par son caractère informé, du fait de l’expérience de son auteur (l’ouvrage est particulièrement riche en anecdotes, souvent révélatrices), et par son caractère engagé, à travers un ton conciliant rigueur statistique et absence de langue de bois. Un ton devenu rare dans les publications sur les questions de développement, de plus en plus souvent prises dans un optimisme lénifiant se voulant auto-réalisateur.

 

L’Afrique en crise ?

 

L’Afrique en crise : un tel constat tranche avec l’afro-optimisme de ces dernières années. Depuis le début des années 2010, la communauté internationale met en effet l’accent sur certains aspects positifs de l’actualité africaine : la maîtrise croissante d’enjeux sanitaires majeurs, l’attraction croissante exercée par le continent à l’égard de certains investisseurs (notamment issus de pays émergents – Chine, Inde, Turquie, Brésil notamment), ou encore la lente consolidation des processus d’alternance démocratiques. L’analogie est tentante : l’Afrique d’aujourd’hui serait l’Asie d’il y a quarante ans, et l’Afrique de demain serait le moteur de la croissance mondiale.

 

Un tel optimisme doit, pour Michaloff, être doublement relativisé. D’une part, l’afro-optimisme de ces dernières années s’inscrit dans une longue fluctuation entre descriptions exagérément pessimistes (cf. par exemple un titre de The Economist, en mai 2000 : « Africa, the hopeless continent ») ou optimistes (cf. par exemple un autre titre, de Challenges, en mars 2016 : « Comment l’Afrique est devenue un nouvel Eldorado »). D’autre part – et surtout – les défis auxquels l’Afrique est confrontée, en particulier démographiques, restent immenses. Pour Michailoff (p.8), le constat est sans appel : « Il ne faut pas se le cacher, le continent est un véritable baril de poudre. La poudre s’appelle démographie. Et le détonateur se nomme emploi. L’équation est simple : en 2050, l’Afrique au sud du Sahara aura une fois et demie la population de la Chine. Mais les jeunes en âge de travailler y seront trois fois plus nombreux. Comment vont-ils se nourrir ? Se loger ? (…) Quels seront, où seront les emplois ? ».

 

Dans nos banlieues ?

 

Les risques identifiés par l’auteur sont en particulier extrêmes dans le Sahel francophone. Serge Michailof est un expert reconnu de la région, notamment pour y avoir été le conseiller de plusieurs ministres et chefs d’Etats depuis les années 1980. Selon lui (p.8 également,), « ce qui vaut et inquiète pour l’ensemble du continent prend une valeur dramatique quand il s’agit du Sahel (…). Que peut faire le Niger, dont la population aura été multipliée par un facteur supérieur à 20 (!) entre son indépendance en 1960 et 2050, alors que son potentiel agricole est très réduit et fortement contraint par les conditions climatiques ? ». Michailof propose alors un parallèle avec une autre région du monde où il a travaillé, l’Afghanistan. Or, du fait de la proximité géographique (et, dans le cas du Sahel francophone, linguistique) avec l’Europe et la France, nous pourrions avoir à subir les risques d’un Sahélistan, « puis, par un jeu de dominos, un Africanistan : un Afghanistan africain, mais à la puissance 5 ou 10, dont l’une des conséquences inéluctables sera qu’une bonne partie de l’Afrique en crise se retrouvera dans nos banlieues ».

 

Les conséquences migratoires et politiques de la probable réalisation de ces risques sont abordées brièvement mais sans ambages. Dans une section intitulée « Le Multiculturalisme est-il l’avenir ? », une approche réaliste est proposée : le multiculturalisme, écrit l’auteur, « que j’ai tant apprécié dans l’une des banlieues riches de Washington et sur le campus de MIT » n’a pas la même signification que « dans un des ghettos clichés de la banlieue parisienne, dans un immeuble saccagé par des résidents refusant le respect des règles élémentaires de notre savoir-vivre, avec des bandes ‘dealant’ de la drogue en bas de l’escalier » (p. 339). Allant jusqu’à évoquer la perspective, dans les pays européens, de l’apparition de « mini-califats gérés selon la charia » (p. 341), il rappelle que « toute nation solide suppose une identité de valeurs et une culture commune ».

 

Quelles pistes pour contrer le scénario Sahelistan/Africanistan ?

 

La réorientation des priorités et le renforcement institutionnel de notre politique de développement sont préconisés. Sur la base de ses observations, Serge Michailof suggère quelques priorités : l’insistance sur le développement rural (cf. p. 71 : les ruraux étant, en Afrique, 5,5 fois plus pauvres que les urbains, contre 2,7 en Inde, où la situation est pourtant problématique), l’insistance, plus spécifiquement, sur l’irrigation (cf. p. 61 : il existe seulement 6 millions d’hectares de surfaces irriguées en Afrique, contre 90 millions en Asie du sud ; à ce titre, est déploré, en particulier au sein de la Banque mondiale, le déclin de l’influence des ingénieurs agronomes au profit des macro-économistes depuis les années 1970) ; l’aide à la construction des appareils d’Etat là où notre influence est importante (par exemple au Mali) ; et la remise à l’agenda des questions de maîtrise de la croissance démographique dans la communauté internationale. La cohérence de l’action française en ces domaines exigera, pour l’auteur, une plus grande coordination interministérielle, ainsi que l’augmentation durable des ressources en subvention.  

 

Pour autant, Serge Michailof n’élude pas la condition nécessaire de tout redressement de la situation : le volontarisme des élites africaines elles-mêmes. Une première bataille, en amont, est celle de la formation : « seuls 4% des étudiants africains se préparent aux métiers d’ingénieurs, contre 20% en Asie » (p. 96). Une autre bataille consiste, pour les hommes d’Etat, à se montrer courageux : face à la corruption et à l’existence de réseaux parallèles de prédation doublant les organigrammes officiels, « on ne peut transformer radicalement ces institutions défaillantes qu’en ‘renversant la table’, en remettant complètement en cause le système de recrutement et de sélection des cadres » (p. 144). Enfin, et dans le Sahel francophone comme ailleurs, les élites politiques devront « aussi avoir le courage d’affronter l’idéologie salafiste » (p.334).

 

Notre attention au sort de l’Afrique – et plus spécifiquement du Sahel francophone – n’est donc pas qu’un enjeu de générosité : elle est surtout un enjeu d’intérêt national à long-terme pour la France.

 

PAS

Energie solaire : se réapproprier l’écologie

Outre le gaz (pour le chauffage des bâtiments principalement) et le pétrole ou le diesel (pour les transports), notre modèle énergétique repose essentiellement sur l’électricité, produite principalement par nos centrales nucléaires. C’est ce qui assure à la France un mix énergétique exemplaire au regard des engagements mondiaux pour la lutte contre le changement climatique, et une souveraineté énergétique indispensable.

Une autre source d’énergie, très complémentaire, est aujourd’hui à regarder avec intérêt : le solaire photovoltaïque. De plus en plus rentable, basée sur une technologie de plus en plus mûre, cette source d’énergie peut désormais être envisagée comme un complément indispensable de notre mix énergétique, et une occasion pour les Français de se réapproprier leur responsabilité écologique.

 

Une source d’énergie devenue rentable

 

Il est toujours délicat de comparer les prix des différentes sources d’électricité, car les écueils sont nombreux – à commencer par celui qui consiste à comparer des prix qui ne sont pas comparables : par exemple, en confondant le prix d’ouvrages neufs et le prix d’ouvrages amortis, ou bien encore le prix en phase d’amortissement ou le prix sur toute la durée de vie.

En ce qui concerne les ouvrages neufs, les récents appels d’offre de la Commission de régulation de l’énergie ont révélé un prix de l’électricité photovoltaïque entre 52.1 € / MWh et 83,8 € / MWh, selon la puissance fournie, un coût divisé par 5 en 8 ans. Il s’agit de contrats de 15 ou 20 ans, à l’issue desquels ces centrales sont amorties et l’électricité est ensuite vendue au « prix de marché » (actuellement de l’ordre de 40 € / MWh). A titre de comparaison, les mêmes appels d’offres pour l’éolien ont abouti à des prix de 65.4 € / MWh (installations terrestres) et  200  € / MWh (installations offshore). Pour les nouvelles centrales nucléaires, le prix de l’électricité anticipé est de l’ordre de 100 € pour l’EPR Hinkley Point au Royaume-Uni, un contrat d’une durée de 35 ans. En ce qui concerne les ouvrages existants, le coût complet du nucléaire en France, y compris dans un scénario optimal de prolongation de la durée de vie des centrales à 50 ans, a été évalué par la Cour des comptes à 61.6 € / MWh en raison du coût des « carénages » et de la montée en puissance des exigences de sécurité.

C’est la spécificité technologique de l’énergie solaire qui assure cette rentabilité économique. En effet, l’ensemble des moyens de production utilisés jusqu’alors reposaient sur le même principe : produire de l’électricité à partir de machines tournantes (rotor pour l’éolienne, turbines pour les centrales nucléaires et les barrages). A contrario, l’effet photovoltaïque consiste à canaliser l’énergie issue des interactions entre la lumière et un matériau semi-conducteur pour générer une tension ou un courant électrique. Il s’agit d’une différence fondamentale entre les machines tournantes (physique classique), et l’effet photovoltaïque (physique quantique). Cette caractéristique intrinsèque confère au panneau solaire photovoltaïque deux avantages structurants :

  • En premier lieu, ses coûts suivent une évolution similaire à celle des micro-processeurs, transistors et autres composants électroniques – c’est-à-dire une baisse vertigineuse et dont le potentiel est loin d’être épuisé : la baisse du prix des panneaux solaires se poursuit sans discontinuer (de 5 €/Wc en 2006 à moins de 0,25 €/Wc en 2018).
  • En second lieu, et surtout, sa compétitivité n’est pas fonction de sa taille : le même panneau photovoltaïque, produit dans la même usine, peut être vendu en un exemplaire à un particulier voulant équiper sa maison, ou en centaines de milliers d’exemplaires à un industriel construisant un ouvrage de production d’électricité solaire alimentant une ville entière. Les progrès techniques réalisés au niveau de chaque composant d’un panneau bénéficient ainsi aux petites unités comme aux grandes. Cela rend possible la production d’énergie compétitive par des installations à très petite échelle (par exemple un immeuble collectif) là où l’ensemble des autres sources d’électricité nécessitent des grandes unités industrielles pour être compétitives (qu’il s’agisse de centrales nucléaires, de centrales thermiques ou de fermes éoliennes).

Complément indispensable du photovoltaïque, le stockage de l’électricité reste nécessaire pour pallier l’intermittence intrinsèque des énergies renouvelables sur des cycles de court ou moyen terme. Sur ce segment, la France est le dernier pays en Europe à disposer d’une capacité industrielle (avec BlueSolutions, filiale de Bolloré, et Saft, filiale de Total) de production de batteries, dont les coûts baissent significativement et qui permettent de répondre aux besoins de court-terme générés par l’intermittence sur les réseaux. La recherche dans ce domaine doit donc être largement favorisée, dans les batteries mais aussi dans les solutions dites « power to gas » permettant de répondre aux besoins de flexibilité de moyen-terme en convertissant l’énergie électrique sous forme gazeuse puis en la stockant dans les réseaux actuels de transport et de stockage de méthane, dont l’utilisation actuelle est justement amenée à décroître avec la demande de gaz naturel.

Les perspectives offertes par le stockage, associées aux deux facteurs évoqués plus haut, expliquent que l’énergie solaire peut offrir une électricité bon marché y compris avec des projets de petite taille, ancrés dans les territoires : si l’équipement de maisons individuelles reste plus onéreux que des installations de taille plus importante, un équipement investi par un bassin de vie – quartier, commune, collectivité locale – permettrait en revanche aux consommateurs de se saisir à nouveau collectivement de la question de leur responsabilité écologique tout en faisant diminuer leur facture.

 

Vers un système électrique décentralisé

 

Le développement de l’énergie solaire permet d’envisager le passage d’un système de production centralisée (dans lequel des grandes centrales délivrent de l’électricité à un consommateur passif), à un système de production décentralisée. On opère ainsi un rapprochement considérable entre la source de production d’électricité et le point de consommation. D’autant plus que la production n’a plus nécessairement à être massifiée : s’il fallait l’envergure d’un EDF pour déployer notre parc nucléaire, une simple PME suffit à équiper de panneaux solaires une toiture d’habitation ou un parking de centre commercial.

Conséquence de cette évolution, un modèle est amené à prendre son essor : l’autoconsommation. Les bassins de vie (au niveau d’un quartier, d’une commune, voire même d’une co-propriété) peuvent disposer de leurs propres capacités de production gérées collectivement par un service public impliquant directement les consommateurs. L’électricité produite est consommée par ce bassin de vie au moyen d’un réseau local, géré « intelligemment » grâce aux outils numériques afin de lisser les consommations et inciter à la sobriété. Le réseau centralisé existant, rémunéré au forfait plutôt qu’à l’utilisation comme aujourd’hui, et alimenté notamment par les centrales nucléaires, continuerait d’assumer une fonction assurantielle permettant de pallier une déficience éventuelle de la production locale – notamment en raison de son intermittence.

Ce modèle d’autoconsommation possède plusieurs vertus.

D’une part, il est propre. Il faut rappeler que 94% des panneaux solaires ne contiennent pas de terres rares mais sont constitués de silicium, deuxième matériau le plus abondant de la croûte terrestre, et recyclable selon une technique parfaitement maîtrisée. Le bilan carbone de leur production (55 grammes de CO2 équivalent par kW/h produit) est supérieur au nucléaire (6 g/kWh) et l’éolien (15 g/kWh), mais reste inférieur au mix électrique moyen métropolitain (79 g/kWh) et dans le monde (430 g/kWh) . Par ailleurs, l’empreinte du photovoltaïque sur son environnement immédiat est très modéré : elle ne produit pas de nuisances sonores et son impact paysager est moindre que celui de l’éolien. Surtout, cette empreinte possède l’avantage d’être beaucoup plus aisément réversible que celle d’autres ouvrages de production d’énergie qui mobilisent de grandes quantités de béton, tandis que le démantèlement d’une centrale solaire rend le terrain dans son état initial.

D’autre part, il est responsabilisant : grâce à lui, un bassin de vie peut réellement se réapproprier de manière collective, à plus petite échelle que le grand réseau centralisé ne le permet, la question de son mode de vie et de consommation électrique. En rapprochant l’acte de consommation de sa conséquence immédiate, l’autoconsommation permet d’éviter que le consommateur n’externalise anonymement les effets de sa consommation. Cela peut être l’un des leviers de réduction de la consommation d’énergie et vers plus de sobriété. C’est aussi une occasion de transformer la politique locale en véritables projets rassemblant les citoyens autour de problématiques très concrètes.

Enfin, l’autoconsommation est également une filière d’excellence pour laquelle la France peut se positionner.  Notre pays dispose d’avantages comparatifs sur toute la chaîne de valeur : développement de projet, ingénierie, onduleurs, transformateurs, génie civil, financement, stockage de l’électricité. C’est aussi un enjeu écologique mondial. Si le mix français est déjà très décarbonné, les opportunités de l’énergie solaire dans les pays en voie de développement (en Afrique notamment), qui menacent le plus de ne pas respecter les objectifs fixés dans les accords sur le climat, n’est plus à démontrer.

 

Antoine Huard & PFS

 


 

Dans le courant du prochain mois, nous publierons quatre séries de notes tentant de dessiner notre vision politique de l’écologie, émanant de nos adhérents, simples citoyens, professionnels des secteurs d’activité concernés ou bénévoles engagés dans des actions au service de l’environnement.

La première série introduit notre approche générale de l’écologie – ce que l’on pourrait appeler notre « vision » du sujet. Les textes sont à retrouver ici :
Edito : l’écologie est notre affaire.
L’écologie est la première des politiques.

La deuxième série s’attachera au thème de l’agriculture et de l’agroalimentaire : elle prônera de retrouver une agriculture qui soit « à hauteur d’hommes ». Les textes sont à retrouver ici:
Pour une agriculture à hauteur d’homme
Chronique de nos campagnes

La troisième série touchera à l’énergie, à ses enjeux et aux futurs développements des défis qui s’y rapportent. Les textes sont à retrouver ici:
Energie: panorama des enjeux écologiques
Energie solaire : se réapproprier l’écologie

Enfin, la dernière série aura trait à l’économie circulaire et à nos comportements en termes de consommation.

Nous espérons qu’en balayant ainsi largement ce sujet essentiel, nous puissions susciter autour de vous réflexions et… actions !

Energie : panorama des enjeux écologiques

Alors que le Groupe des experts du climat de l’ONU dresse un constat alarmant sur notre capacité réelle à tenir les engagements mondiaux sur le climat, et que se saisissent bon nombre d’associations en appelant immédiatement à cesser la production nucléaire en France, qu’en est-il réellement ? Petit panorama de la réalité de la consommation énergétique française pour s’éloigner de l’agenda idéologique de certains et garder les pieds sur Terre.

 

Cette brève résulte du croisement de deux fiches de lecture, réalisées par des adhérents de Servir, portant sur deux rapports de l’Institut Montaigne. Le premier, intitulé « Nucléaire : l’heure des choix », a été publié en juin 2016. Le second, intitulé «Energie : priorité au climat », a été publié en juin 2017. De ces analyses scientifiques, qui dépassent les postures idéologiques pour se confronter au réel, Servir souhaite tirer des enseignements. Si le nucléaire ne constitue pas la panacée écologique, loin de là, il reste aujourd’hui une technologie incontournable permettant tout à la fois de garantir notre respect des engagements climatiques, notre indépendance énergétique et la sécurité de nos installations. Deux actions doivent donc être privilégiées, et elles sont complémentaires : d’une part, réduire notre dépendance à l’importation d’hydrocarbures, très émettrices de CO2 ; d’autre part, assurer le remplacement du fossile, et non du nucléaire, par le renouvelable.

La France ne représente qu’1,2% des émissions de gaz à effet de serre mondiales, alors qu’elle pèse pour 4,3% du PIB mondial. C’est l’activité de transport qui est responsable du tiers de ses émissions, tandis que le résidentiel, l’agriculture et l’industrie en représentent chacun 20%.

Notre consommation finale d’énergie correspond ainsi essentiellement à une consommation de pétrole (45%) et de gaz (20%). 23% de notre consommation d’énergie provient de source électrique, dont les trois-quarts sont issus de nos capacités nucléaires. Puisque la France ne produit surtout que de l’électricité, qu’elle exporte largement, cette consommation en pétrole et en gaz est avant tout importée – contribuant à dégrader notre solde énergétique (-40 Mds€).

Deux enseignements majeurs doivent être tirés des faits que nous venons de rappeler :

  • En premier lieu, l’enjeu essentiel semble surtout de pouvoir diminuer nos importations d’hydrocarbures (pétrole, gaz) notamment dans le secteur du chauffage et des transports. Ce sont elles qui sont coûteuses, qui affaiblissent notre souveraineté énergétique, et qui sont responsables d’une forte proportion de notre émission de CO2.
  • En second lieu, l’Europe est déjà en situation de surcapacité électrique, y ajouter de nouvelles capacités, fussent-elles renouvelables, équivaut donc à un véritable gâchis. L’introduction de renouvelable ne devrait ainsi se faire en priorité qu’en effaçant la production issue des capacités électriques issues d’énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole), et notamment pour soutenir l’exportation française d’électricité.

 

La réduction de notre dépendance aux hydrocarbures (pétrole, gaz)

 

Deux domaines d’activité sont ici principalement concernés.

D’une part, le secteur du chauffage résidentiel ou tertiaire (dans les activités de service) : ici, le chauffage électrique doit être privilégié pour les bâtiments neufs, bien isolés. Dans les centres urbains, les réseaux de chaleurs transportant la chaleur par un fluide comme l’eau ou la vapeur, chauffées au moyen de puits géothermiques, d’incinérateurs de déchets ou de chaufferies à la biomasse et au bois doivent être développés. L’installation de chaudières à condensation doit également être incitée, afin d’éviter le recours au fioul et de limiter les émissions de GES. Le biogaz (permettant ainsi de soutenir, par là même, la production agricole) doit être développé. Enfin, l’incitation à l’isolation du parc de logements existants doit être poursuivie, en accentuant notamment les contrôles sur les professionnels du secteur.

D’autre part, le secteur des transports : le développement des véhicules électriques et hybrides rechargeables est, selon l’Institut Montaigne, la solution la plus pertinente pour « décarboner » les transports en France. Cela suppose cependant une ambitieuse politique d’aménagement du territoire permettant de couvrir le territoire de bornes de recharge facilement accessibles, et le maintien d’un soutien actif à l’achat de ces véhicules. Enfin, le pilotage intelligent des réseaux exigera de favoriser par des tarifs adaptés la charge lente pendant les heures creuses, au domicile et au travail.

 

Le renouvelable doit remplacer le fossile, pas le nucléaire

 

Il est aujourd’hui irréaliste de vouloir sortir du nucléaire si l’on souhaite contenir le réchauffement climatique sous le 1,5 C°, alors qu’il est prévu que la demande en énergie augmente significativement (+ 23% de la demande en énergie primaire selon l’AIE d’ici 2030).

Le nucléaire possède de nombreux inconvénients :

  • gestion des déchets radioactifs (principe du pollueur-payeur : la responsabilité est celle du producteur) et loi du 28 juin 2006 sur l’entreposage de longue durée. La France gère un stock de 1,54 millions de m3 de déchets radioactifs, mais dont 3% seulement concentrent 99,8% de la radioactivité totale.
  • coût de rénovation du parc existant (parc de 2ème génération notamment) ;
  • difficulté de financement de cette source d’énergie (rendements positifs 8 ans seulement après l’installation de la centrale et augmentation des coûts avec le vieillissement du réacteur) ;
  • sûreté et fortes contraintes réglementaires augmentant les coûts – quoiqu’il faille les mettre en regard des autres technologies productrices d’énergie (notamment de gaz), également sources de risques.

Mais le nucléaire possède aussi certains avantages significatifs :

  • il constitue un atout dans la lutte contre le réchauffement climatique : le nucléaire  contribue à réduire de 8% par an à l’horizon de 2050 les émissions de CO2 soit une économie de 60 milliards de tonnes de CO2 depuis 50 ans. En effet, le nucléaire n’émet que 12 g de CO2 par KWh, contre 820 g pour le charbon ;
  • il assure notre indépendance énergétique ;
  • il contribue à notre compétitivité économique.

Vouloir substituer le nucléaire au profit des énergies renouvelables est donc une bévue écologique. D’abord parce que cette politique dogmatique est un gaspillage de ressources, eu égard aux investissements déjà consentis. Ensuite parce que le cas allemand illustre l’impasse écologique de ce type de décision brutale : l’arrêt des 7 centrales nucléaires allemandes a conduit à l’augmentation de la proportion de centrales à charbon, qui comptent pour près de 40% de la production électrique allemande. Le contenu CO2 moyen de l’électricité s’élève outre-Rhin à 490g par KWh, contre 53g en France. La fixation par la loi sur la transition énergétique d’un plafond de consommation d’électricité d’origine nucléaire répond ainsi à une volonté plus idéologique que réaliste.

C’est le remplacement des capacités fossiles par les capacités renouvelables qu’il faut encourager. Toutefois, la baisse massive des prix des énergies fossiles (notamment en raison de l’exploitation américaine en pétrole de schiste, à la baisse de la demande chinoise, à l’augmentation de la production de pétrole par les pétromonarchies du golfe Persique et à l’entrée sur le marché de l’Iran) constitue un frein à une telle politique.

Une solution préconisée par l’Institut Montaigne est d’augmenter le « prix du carbone » européen, actuellement discrédité par son niveau très faible (6€/t de CO2), à 30€/t de CO2. De même, une autre solution consisterait à assurer la taxation du carbone à la frontière européenne, renchérissant le coût des importations des biens en fonction de la quantité moyenne de carbone tracée dans le produit importé. Ces deux mesures doivent cependant accompagner la « décarbonation » des capacités de production européennes, très dépendantes des importations d’hydrocarbure, au risque sinon de grever sa compétitivité économique. Enfin, l’Institut préconise de baisser drastiquement la taxation de la biomasse et du biogaz, très peu émetteurs de CO2 et par ailleurs susceptibles d’offrir une source complémentaire de revenus à nos agriculteurs, par rapport à la taxation des produits fossiles.

 

Ferréol Delmas & PFS

 


 

Dans le courant du prochain mois, nous publierons quatre séries de notes tentant de dessiner notre vision politique de l’écologie, émanant de nos adhérents, simples citoyens, professionnels des secteurs d’activité concernés ou bénévoles engagés dans des actions au service de l’environnement.

La première série introduit notre approche générale de l’écologie – ce que l’on pourrait appeler notre « vision » du sujet. Les textes sont à retrouver ici :
Edito : l’écologie est notre affaire.
L’écologie est la première des politiques.

La deuxième série s’attachera au thème de l’agriculture et de l’agroalimentaire : elle prônera de retrouver une agriculture qui soit « à hauteur d’hommes ». Les textes sont à retrouver ici:
Pour une agriculture à hauteur d’homme
Chronique de nos campagnes

La troisième série touchera à l’énergie, à ses enjeux et aux futurs développements des défis qui s’y rapportent. Les textes sont à retrouver ici:
Energie: panorama des enjeux écologiques
Energie solaire : se réapproprier l’écologie

Enfin, la dernière série aura trait à l’économie circulaire et à nos comportements en termes de consommation.

Nous espérons qu’en balayant ainsi largement ce sujet essentiel, nous puissions susciter autour de vous réflexions et… actions !